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Nelly Sellah -  11/09/2023

Paul Billong : "Après notre victoire le coach nous a dit qu’on rentrait dans la légende"


Pour son premier été en 3x3, Paul Billong (21 ans, 1,93 cm) n'a pas cessé d'impressionner avec l'Équipe de France U23 lors de la Nations League. Il disputera la finale mondiale de la compétition en Mongolie du 13 au 15 septembre.

D’un premier Fast-Track non abouti en 2019 à une sélection pour la Nation League avec l'Équipe de Frane U23, la progession est énorme. Comment en es-tu arrivé là ? 

J’avais fait un premier Fast-Track où on était 20 joueurs, c’était difficile de se montrer. En quatre ans j’ai progressé et surtout mon jeu a évolué. Aujourd’hui, mon profil colle bien plus au 3x3 qu’avant. J’ai eu la chance cette année d’échanger avec des joueurs de 3x3 Paris, qui ont fait les Équipes de France puis j’ai commencé à m’y intéresser. Ensuite, j’ai reçu ma première convocation. Ce n’était pas vraiment prévu, mais la question ne s’est pas posée. Pouvoir porter la tunique tricolore et représenter son pays c’est une opportunité unique que l’on ne refuse pas. 

Tu disais que ton jeu avait évolué et que dorénavant il collait plus au 3x3, tu peux nous en dire un peu plus ?

Déjà, je suis un grand arrière, j’ai de la taille, je suis assez vif donc je peux défendre sur plusieurs postes. Offensivement, j’ai travaillé sur des aspects qu’ils me manquaient notamment sur le shoot extérieur et la lecture de jeu. J'ai développé tout ça en étant dans le monde professionnel, ce qui m’a permis de performer dans le 3x3.  Dans l’équipe on est tous complémentaire alors chacun apporte sa petite touche ce qui fait que l’on arrive à performer. 

Qu'est ce qui t'as amené vers le 3x3 ? 

Au sein de mon équipe en club j’avais des retours des gars qui me disaient que pour engranger de l’expérience dans le haut niveau, le 3x3 était vraiment une bonne solution. Je suis un compétiteur, je veux gagner et la Nation League est la compétition parfaite pour se confronter à des adversaires internationaux de ton âge. Alors j’ai essayé et j’ai adhéré à l’esprit, l’ambiance et le jeu. Voilà comment je me suis retrouvé dans le 3x3. 

Comment as-tu trouvé le niveau global de la compétition ? 

Quand tu passes du 5x5 au 3x3, c’est toujours compliqué. Il y a beaucoup de différences même s’il y a des similitudes, mais c’est une discipline à part entière donc la transition n’est pas simple. Surtout au niveau du rythme et de l’enchainement des matchs. Pareil au niveau réglementaire, il y a des choses très spécifiques et parfois j’ai encore du mal parfois à tout assimiler. En ce qui concerne le niveau, c'est une compétition très relevé, je ne m’attendais pas forcément à ça. On se qualifie pour la finale mondiale sur le sixième et dernier stop, ce qui montre le niveau de difficulté de la compétition. Dans notre conférence tout le monde pouvait battre tout le monde, aucune équipe ne faisait figure de favorite. 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Tu as officiellement disputé ta première compétition internationale 3x3 le 11 juillet dernier, tu peux nous parler de ton expérience ? 

Porter le maillot français, c’est quelque chose de sentimental. Il y a beaucoup de fierté, tu représentes ton pays, c’est un vrai rêve de gosse. Je pense qu'on a tous rêvé un jour de représenter son pays. Il y avait aussi pas mal d’appréhension, c’est tout nouveau pour moi car je suis novice dans la discipline, mais le groupe m’a tout de suite rassuré et mis en confiance. Tout le monde s’entraidait, ce qui nous a permis d’être productifs sur le terrain. Dans le sport de haut niveau, il y aura toujours une part d’inconnu, mais elle s’efface très vite dès que tu joues. 

Tu as vécu cette expérience avec l’Équipe de France féminine U23, tu peux nous en parler?

On est vraiment un groupe de 12 (6 joueurs chez les masculins, 6 chez les féminines). C’était une véritable source de motivation, on est tous dans le même bateau et c’est pour ça que nous avons réussi à nous qualifier aussi, parce qu’on est tous sur la même longueur d’onde. 

Quels étaient tes objectifs sur la première phase de la Nation League ? 

L’objectif était avant tout de se qualifier pour les finales mondiales en Mongolie (13-15 septembre). C’est ma première expérience internationale, je veux qu’elle se termine bien. Dès le premier stop nous avons tout donné pour cette qualification, maintenant qu’on s’est qualifiés il faut voir plus loin. Le plus gros reste à venir, on sait que le niveau en Mongolie va être un cran au-dessus car le plateau est composé des meilleures équipes de chaque continent. C’est un vrai défi, mais on est prêt à le relever. 

Vous jouez votre qualification sur le dernier stop, la place pour la finale mondiale se joue entre Israël et vous, tu peux nous dire ce qui a fait la différence sur cette dernière étape (qui en plus se déroualit en Israël) ? 

Sur le cinquième stop on perd en finale contre cette même équipe d’Israël. On était vraiment revanchard et on ne pensait qu’à une chose, la finale du dernier stop. Les filles venaient de se qualifier la veille, on voulait montrer qu'on en était aussi capable et qu’on méritait notre ticket pour la Mongolie. Sur ce dernier stop, Israël n’accède pas à la finale et se fait éliminer par l’Italie. De notre côté, nous avons abordé tous les matches comme si c’était une finale. L’esprit d’équipe était impeccable, tout le monde s’est déchiré pour aller chercher cette ultime victoire en finale face à l’Italie (22-11). Notre poule était très homogène, toutes les équipes pouvaient prétendre à la qualification finale. Cela nous obligeait à toujours rester focalisés sur notre objectif, aucun match n’était à prendre à la légère. 

Quel était le sentiment avant d'aborder ce sixième stop décisif ? 

Je ne dirais pas que c'était de la crainte, on n’avait plus le choix c’était soit ça passe soit ça casse. La seule chose qu’on ne pouvait pas tolérer c’était le regret, c’était inconcevable. On s’est donné à fond pour cette dernière journée et ça a payé. 

Quatre équipes Françaises engagées sur la phase finale de la Nation League c’est une première ? Cela prouve aussi la qualité du 3x3 Français chez les jeunes ?

Après notre victoire le coach nous a dit qu’on rentrait dans la légende. Au début, nous ne l’avons pas forcément trop pris au sérieux. Mais avec du recul, c’est vraiment quelque chose d’incroyable car ça n’est jamais arrivée dans l’histoire de la compétition. C’est une très grosse fierté de faire partie de cette aventure. Avoir quatre Équipes de France sur la finale mondiale, c’est énorme. Après il ne faut pas que cela s’arrête là, il faut que l’on aille tous le plus loin possible pour marquer l’histoire et savourer ensemble.