Tchaff a réalisé une saison extraordinaire l’année dernière, comment vous avez vécu ça ?
Après la finale on était dans un rêve. On a mis du temps à réaliser, parce qu’on ne pensait pas aller aussi loin. C’était exceptionnel et on était hyper fier de notre parcours. Ensuite, la grosse surprise c’était de pouvoir participer au World Tour, avec le Masters de Debrecen. On a remplacé la team Nantes, qui ne pouvait pas y aller. C’était impressionnant, hyper pro, c’était le premier tournoi après les Jeux. L’infrastructure était énorme, on a été pris en charge dès la sortie de l’avion. On se sentait vraiment important, comme des joueurs pros alors que nous, on était là pour kiffer. Sportivement c’était dur, mais on a quand même bien profité.
Cette année Tchaff a l’air de s’être structuré, tu peux nous en dire plus ?
On a beaucoup bossé depuis la fin du World Tour. Ça ne se voit pas de l’extérieur, mais on a passé beaucoup de temps à structurer notre projet pour subvenir aux besoins de l’équipe et préparer la saison 2022. On a trouvé des partenaires et on est en bonne passe de s’associer à une ville. C’est important pour nous puisqu’on veut positionner géographiquement notre association. C’est important dans le 3x3. Cette année, on n’aura toujours qu’une équipe masculine, mais à partir de 2023, on veut monter une grosse équipe féminine. Avec Alan Billant et William Gaudier, les fondateurs du projet, notre but est encore de jouer trois-quatre saisons à fond et ensuite de se mettre en retrait du sportif et passer le flambeau à des joueurs plus jeunes. On veut structurer un vrai club pro 3x3 masculin, féminin, avec des jeunes, des centres de perfectionnement, des stages, organiser des tournois, comme on a déjà pu le faire par le passé. L’année dernière, c’était les prémisses et maintenant on cherche à construire quelque chose de plus solide avec de la communication et du marketing.
Comment vous abordez cette saison avec Tchaff ? Il y a une scission avec Massé Doumbé ?
Pas de scission avec Massé, non ! (rires) On a découvert le 3x3 ensemble et avec Tchaff, on est allé très loin. Aujourd’hui Massé a un projet avec son frère, ils veulent peut-être représenter la sélection Camerounaise et participer à des compétitions internationales. Le deal avec Massé était clair : lui, il voulait jouer au 3x3 et progresser dans la discipline, nous on l’avait dans notre équipe, mais on savait que Massé voudrait à un moment monter son propre projet. Ce qui est tout à fait ok, c’était clair depuis le début. C’est un vrai copain, on se connait depuis longtemps.
Est-ce que tu peux nous parler de votre roster 2022 ?
La base de Tchaff reste la même : Alan, William et moi-même. Alan revient justement de Martinique, où il était en mission pour développer le 3x3. Il revient début mai pour la Superleague. Christopher Dauby, qui joue en N1 à Dax, est toujours là. Il avait fait deux-trois tournois avec nous l’année dernière. Il a un profil très intéressant. On garde en tête notre idée de rajeunir le groupe. On repart avec les mêmes gars et on ajoute des gars entre 22 et 25 ans pour entamer un nouveau cycle. On a envie de lancer un truc un peu nouveau. On a aussi Oscar Bannerot qui joue en N3 à Alfortville, qui s’entraine avec nous depuis longtemps. On a aussi recruté un intérieur : Seydina N’Diaye, un joueur de N2 de Tremblay. Il est grand, polyvalent et hyper intéressant pour le 3x3, mobile et shooteur.
Vous arrivez à vous réunir pour préparer la saison ?
On arrive à s’entrainer régulièrement et on attend Alan pour reprendre les gros entrainements collectifs. On se connait par cœur donc ça va venir vite. On incorporera les nouveaux tranquillement au fur et à mesure. On attaquera certainement les premiers Opens Plus avec le roster habituel et on fera venir les nouveaux joueurs ensuite en fonction de leurs disponibilités. On n’a pas de coach, mais Richard Billant, le père d’Alan, nous donne des coups de mains sur nos sessions. Après pour les lieux d’entrainement, on se débrouille dans nos clubs respectifs, et on devrait pouvoir bénéficier de créneaux pour nous, une fois qu’on aura validé le partenariat avec une Ville. Mais au-delà de ça, nous on aime bien garder l’esprit 3x3, se retrouver dehors sur des playgrounds et jouer. C’est important, parce que tout l’été tu joues la saison 3x3 en extérieur. S’entrainer en gymnase, mais le vrai 3x3 c’est dehors, et ça je pense que c’est quelque chose qu’il faut prendre en compte. C’est important pendant les entrainements. Donc on privilégie vraiment l’extérieur et à Paris il y a plein de playgrounds qui ont été rénovés, donc on en profite.
Quelles étapes cette année as-tu cochées ?
On va essayer d’aller partout et de faire au moins un tournoi par wee-kend et deux quand ce sera possible. Il y a le 3x3 bien sûr, mais c’est aussi l’occasion pour nous de nous retrouver pendant l’été et de passer des super weekends ensemble. C’est un peu la base pour nous : prendre du plaisir et le bonheur de se retrouver. Cette année la saison va durer plus longtemps ça va être un peu plus simple à gérer. L’été dernier on avait fini cramé après l’Open de France. En plus du basket, en termes d’organisation et déplacement, c’est très fatigant.
Comment vous montez votre planning de la saison ?
Pour faire notre programme, on se dit qu’à partir du moment où on a travaillé dur pour monter un budget qui nous permet de voyager et participer à un maximum d’Opens Plus, autant aller là où on aura le plus de chance de gagner des points. Donc on a des idées de dates, il y a une dimension géographique qui entre en ligne de compte bien sûr, mais si sur certains week-ends, il y a un choix stratégique à faire, on n’hésitera pas. Ceci dit, j’ai remarqué que cette année il y a beaucoup d’équipes qui font du bluff et qui s’inscrivent partout. Donc, ça brouille un peu les cartes. Après tout le monde « scoute » les adversaires potentiels, ça se fait de plus en plus, c’est normal ça fait partie de l’esprit 3x3.
Tchaff ce n’est pas juste quatre potes qui se retrouvent sur les terrains pour jouer au 3x3, c'est plus que ça ?
Ah oui, ça c’est un truc important. On nous voit, on se dit qu’on est cool et qu’on s’amuse, mais on peut se permettre de faire ça parce qu’on a cravaché toute l’année. Financer un tournoi c’est un budget, tu loues une voiture ou une camionnette, tu multiplies ça par une dizaine de week-ends et ça chiffre rapidement. On cherche des partenaires, on fait ça à quatre mais c’est toute une organisation. On travaille sur la saison 2022 depuis septembre. Et on fait tout ce boulot pour pouvoir en profiter l’été et kiffer entre nous sur les tournois de 3x3, partir en déplacement ensemble, vraiment faire ce qu’on aime. Mais ça c’est possible, juste parce que tout le monde est très sérieux et impliqué dans le projet.