Jeudi matin, l’Equipe de France 3x3 prendra le bus d’Oshino pour rejoindre le village olympique à Tokyo. Deux joueuses resteront cependant assises le temps que le chauffeur les emmène vers l’aéroport pour un vol retour vers Paris. Un moment qui sera sans doute difficile pour Marie Mane et Caroline Heriaud, même si l’issue est connue depuis plusieurs semaines. Les deux remplaçantes connaissent parfaitement leur rôle et en 3x3 il est absolument colossal. Elles permettent en effet à leurs coéquipières, sans rencontre officielle depuis fin juin, de réaliser des oppositions pendant les entraînements et assurent un niveau d’intensité indispensable dans une discipline aussi exigeante physiquement. "Je les remercie", insiste Richard Billant le sélectionneur. "Elles sont ici avec un grand altruisme pour aider l’Equipe de France." Karim Souchu, l’entraîneur, est tout aussi redevable envers les deux sparring-partners: "On savait qu’elle serait à 100% même si ce n’est pas évident pour elles. On les a choisies pour cela. Elles touchent les Jeux du doigt mais jeudi elles reprendront l’avion. Cela faisait partie du deal. Si cela se passe bien on leur devra beaucoup."
Caroline Heriaud a déjà connu les compétitions internationales avec le maillot bleu 3x3 (Coupe d’Europe, Coupe du Monde) et Marie Mane était du voyage au TQO comme remplaçante. A Oshino, elles mettent toute leur énergie pour préparer les titulaires à affronter le défi olympique. "Marie est tous les jours à m’assommer, à me mettre des coups, à me challenger. Elle me dit que si j’arrive à la passer je pourrai le faire sur n’importe qui", sourit Migna Touré. "Aucune des deux ne triche. Et tout le monde n’est pas capable de faire ça. En 2017 j’étais dans ce rôle. Quand tu es investi dans un projet tu dois le faire avec le cœur. Que ce soit prendre des rebonds, ne faire que de la défense. Parce que c’est ce qu’il faut faire pour que les autres aient un résultat. Je suis très fière des filles qui nous accompagnent."
Dans trois jours, l’Equipe de France sera sur le terrain pour lancer son tournoi et tenter de décrocher une médaille. Et si elles ne seront que quatre à rentrer à Paris avec du métal autour du cou, elles seront bien plus nombreuses dans les esprits. "On porte le maillot de l’équipe nationale. Et quand on monte sur un podium ce n’est pas que notre résultat", conclut Migna Touré. "C’est aussi celui de toutes celles qui ont contribué et qui nous ont accompagnées."