
Quel sentiment vous habite après cette Coupe du Monde ? Le mot "déception” semble évident, mais est-ce vraiment celui qui prévaut ?
Pas forcément. Ce n’est pas de la déception, mais plutôt le sentiment d’avoir goûté à quelque chose qui est réellement accessible. On savait que les joueuses françaises étaient capables d’être compétitives très vite. Les quatre premiers matchs le montrent : on a su s’adapter, on a gagné à chaque fois avec des scénarios différents. Après, sur le quart de finale, on tombe sur une équipe qui est un peu plus prête et qui a développé de la confiance par rapport à des repères collectifs ensemble. Et nous, sur ce match, on a deux moments où on peut faire la bascule, il nous manque ce petit supplément de confiance pour faire la bonne action au bon moment. Ce sont des détails, mais ils font la différence à ce niveau.
C’était une composition totalement nouvelle avec quatre joueuses référencées avec les Bleues qui a défendu les couleurs de la France à Oulan-Bator. Qu’avez-vous vu à travers cette composition ?
Cet été, chaque roster est construit pour être compétitif, même si chaque équipe est différente. Cela oblige les joueuses à entrer dans une vraie dynamique d’échange et de partage. Dans ce début d’olympiade, c’est vraiment un axe stratégique global à créer cette capacité dans les matchs à communiquer pour choisir la meilleure stratégie à adopter. Nous, on met en place le cadre général mais après, ce sont à elles qui de s’adapter, choisir, ajuster. C’est une pierre angulaire de notre projet et on veut installer ce socle commun.
Justement, comme vous l’évoquez, nous entamons un nouveau cycle. Aucun des rosters médaillés à Paris (Allemagne, Espagne, Etats-Unis) n’a passé les quarts. Que dit ce constat ?
Moi je ne tire pas de grands apprentissages de cela si ce n’est qu’au 3x3, chaque match exige un surplus d’énergie, de concentration et de détermination et que sur les moments de doute, ça peut faire basculer la rencontre dans le bon sens. On remarque que certaines nations, comme l’Espagne ou l’Australie, sont restées sur leurs groupes olympiques mais il faudrait plus voir avec eux pour comprendre leur dynamique. Nous, on a fait un choix différent : ouvrir le groupe, tester des profils. Cela ne ferme pas évidemment la porte aux anciennes, mais il y a à un moment cette nécessité de trouver du sang neuf, une nouvelle dynamique pour qu’au final, nous sélectionnions les meilleures joueuses du moment de la discipline 3x3. Tout cela en ayant déjà une expérience, en construisant des bases communes et cela, ça se construit sur la durée.
C’est une forme d’expérimentation encadrée ? Est-on dans les clous dans votre feuille de route ?
Oui, mais avec une ligne directrice claire. On a ciblé évidemment les deux compétitions majeures cet été : la Coupe du monde et la Coupe d’Europe. Sur celles-ci, on s’est appuyé sur l’expérience de certaines car ce sont des formats longs, des rendez-vous importants et la FIBA impose des modes de qualification et de sélection de joueuses liées au ranking. Mais après, on ne se s’interdit rien sur les compétitions mais il est hors de question de déroger à notre projet. On veut installer ce socle de fonctionnement sur cette année et que ce temps-là soit mis à profit car on sait qu’après, en rentrant dans un mode de qualification olympique, il faudra récolter des résultats qui auront une incidence directe sur les qualifications sur les prochaines compétitions majeures. Il faudra être prêt à ce moment-là pour répondre aux exigences du futur mode de qualification olympique, quel qu’il soit.
Comment va s’organiser la suite de la saison estivale pour l’Équipe de France avec l’échéance qui arrive de la Coupe d’Europe du 05 au 07 septembre prochain à Copenhague ?
Les Women’s Series vont être importants. On devait faire celui de Lanzarote, finalement annulé. On participera à deux étapes en France, plus quelques autres à l’étranger. L’idée, c’est de permettre à plusieurs joueuses d’accumuler de l’expérience à l’international et de continuer à construire ce collectif dans le jeu pour les prochaines échéances.