Deux compétitions internationales dans deux disciplines différentes et un titre européen, on peut dire que ton été a été chargé.
Mon été a commencé assez tôt. Dès le 1er juillet nous avions un premier rassemblement avec l’Équipe de France 5x5 U18. Nous avons eu deux semaines de préparation avant d’enchainer sur un autre stage à Nantes et un tournoi amical face à d’autres sélections. J’ai été sélectionné dans les 12 un peu sur le fil. Dès le début on s’était fixé l’objectif d’être Championne d’Europe, durant la compétition le rythme est monté crescendo. On gagne les matchs de phase de poule assez facilement jusqu’à la finale. Lors de la finale on est parvenu à imposer notre rythme face à l’Espagne pour décrocher ce titre de Championnes d’Europe. Pour ma première expérience en 5x5 c’était plutôt pas mal.
Quelques jours après ton titre de Championne d’Europe tu étais en stage afin de préparer une autre compétition, la Coupe du Monde 3x3 U18. Comment s’est passée la transition ?
C’était très rapide, je n’ai eu qu’une semaine de repos entre les deux. J’avais déjà l’expérience de l’année dernière où nous avions remporté la médaille d’or à la Coupe d’Europe U17 avec Sandra Dijon (entraineur de l’Équipe de France 3x3 U18). Le fait que Sandra me rappelle alors que je venais de terminer une longue campagne internationale 5x5 et que je ne m’étais pas entrainée avec les filles en dehors du programme « Fast Track » c’est une belle reconnaissance. Cela montre qu’elle me faisait confiance et que je pouvais aider l’équipe à atteindre ses objectifs.
Une semaine de repos c’est assez court. Dans quel état d’esprit es-tu arrivée ?
J’étais vraiment excité, ce sont plutôt mes proches qui s’inquiétaient pour moi par rapport à la fatigue. Moi j’avais qu’une hâte c’était d’aller au 3x3 disputer cette Coupe du Monde.
Comparée à votre préparation pour le Championnat d’Europe 5x5 une semaine pour créer des automatismes c’est plutôt court. Comment s’est déroulé votre préparation ?
On a eu une semaine complète avant de partir pour la Hongrie. Je ne connaissais pas forcément les filles donc niveau automatisme c’était compliqué au départ, j’avais déjà joué avec certaines l’année dernière comme Lana à la Coupe d’Europe ou Pauline lors des tournois dans le cadre du « Fast Track ». Lorsque je suis arrivée elles avaient déjà fait un stage d’une semaine, j’ai dû m’adapter. On avait des séances assez intenses où nous sommes vite rentrées dans le vif du sujet avec de l’opposition. Je pense qu’on fait peut-être plus en 1h30 d’entrainement au 3x3 qu’en basket traditionnel. On est moins nombreux donc on peut avancer plus rapidement, c’est peut-être pour ça que les préparations sont plus courtes au 3x3.
Quel était ton sentiment avant d’entamer la Coupe du Monde ?
J’étais très excité, une Coupe du Monde à 18 ans beaucoup de gens aimeraient être à notre place donc on se doit de profiter du moment. Une chose est sûre je n’allais pas là-bas pour perdre. On visait un Top 3 car on savait qu’on avait les capacités pour. Après ce que les filles ont fait l’année dernière (ndlr : médaille d’argent) on se devait de viser aussi haut.
Avec deux défaites en phase de poule face à l’Allemagne (18-20 ap) et l’Espagne (18-20) vous n’êtes pas parvenue à vous qualifier pour les quarts de finale. Comment avez-vous vécu cet échec ?
C’était assez compliqué car on sait qu’on aurait pu gagner ces deux rencontres. On perd sur un fait de jeu contre l’Allemagne donc c’était très compliqué d’accepter ça. L’équipe avait donner beaucoup d’énergie lors des premiers matchs pour montrer qu’on était là dans la compétition donc partir en prolongation c’était difficile. On a pris un coup sur la tête avec cette défaite mais on s’est dit qu’il y avait encore un match à aller chercher contre l’Espagne à ce moment-là. On savait qu’on devait gagner ce match pour poursuivre l’aventure, il y avait forcément une forme de pression mais je ne pense pas qu’on perdre le match sur ça. Il y avait de bonnes joueuses en face mais on sait très bien que si on avait joué notre jeu sur 10 minutes on aurait pu largement prendre cette rencontre. On est forcément déçu, d’autant plus quand on sait qu’on termine meilleure attaque de la poule on a encore plus la rage.
Malgré cette élimination douloureuse, qu’est-ce que tu retiens de cette compétition ?
On ne peut pas tout réussir tout le temps. A titre personnel, je me dis que j’ai vraiment eu de la chance d’avoir pu faire deux campagnes internationales en un été. Le fait d’avoir gagné et perdu des matchs ce sont les aléas du jeu même si on est forcément déçu sur le moment. Je pense qu’on n’arrive pas forcément à prendre du recul sur le moment mais on apprend aussi dans la défaite et c’est ce qu’il s’est passé à la Coupe du Monde.
Tu avais un rôle très différent au sein de l’équipe lors de ces deux campagnes non ?
En 5x5 j’avais un rôle de 12ème joueuse. Mon objectif était d’apporter de l’énergie sur et en dehors du terrain. C’est un rôle un peu particulier car certaines personnes pense qu’on ne sert pas à grand-chose mais lorsque je rentre sur le terrain je me dois de performer car cela peut faire basculer une rencontre. En 3x3 je suis arrivé capitaine dans cette équipe, j’ai essayé de mettre de l’énergie aussi sur le terrain, essayer d’être irréprochable pour titrer les autres vers le haut. En dehors du terrain j’essayais de créer une bonne ambiance avec les filles mais aussi avec les garçons car nous vivions la compétition tous ensemble.
Une des spécifiés du 3x3 c’est que le coach ne peut pas interagir avec les joueuses durant la rencontre. Pour des jeunes joueuses est-ce que c’est compliqué à gérer ? Comment vous organisez-vous pendant la rencontre ?
C’est sûr que les séniors ont plus d’expérience mais on apprend, Lana et moi on a joué la Coupe d’Europe U17 l’année dernière par exemple. On a donné quelques conseils à Charlie et Pauline mais tout le monde prend la parole sur les temps-morts. C’est important que tout le monde donne son point de vue pour qu’on puisse aller dans le même sens. Plus d’une fois on peut perdre notre lucidité, on est amené à modifier certains aspects de notre jeu sans arrêt pendant un match.
D’ailleurs, comment es-tu arrivée au 3x3 ? Comment une joueuse arrive-t-elle à être sélectionnée en Équipe de France jeune ?
Au départ je n’avais jamais fait de rencontres officielles comme le circuit national « Juniorleague 3x3 FFBB » par exemple. Je n’avais jamais vraiment touché à la discipline et puis un jour j’ai reçu une convocation pour venir deux jours à l’INSEP dans le cadre du programme « Fast Track » (ndlr : Le programme Fast Track permet aux entraîneurs nationaux de procéder à une large revue d'effectif, et d'identifier les futurs joueurs qui composeront les Équipes de France 3x3 U17 et U18). Pendant cette détection une vingtaine de joueurs et joueuses sont convoqué(e)s, on fait des entrainements, on voit les checks et on participe à un tournoi entre nous la deuxième journée. J’ai ensuite été convoqué pour deux stages de préparation avec les U17 qui se sont conclues par une participation à une étape du circuit « Superleague 3x3 FFBB » afin de voir en condition réelles comment cela se passe avant d’avoir la sélection officielle.
Cela t’a surpris de recevoir une convocation alors que tu n’avais pas vraiment mis un pied dans la discipline ?
J’étais très contente parce que cela reste une convocation en Équipe de France, en plus c’était ma première. J’étais un peu surprise au début mais par la suite cela s’est vite transformé en motivation afin de décrocher une des quatre places en jeu pouvoir représenter la France pour la première fois.
Est-ce que tes expériences en 3x3 t’ont donné envie de voir plus loin ?
Je ne me suis pas positionné sur le 5x5 ou 3x3, j’ai envie de revenir à la Coupe du Monde 3x3 U23 monter ce que la génération 2006 peut faire ou même d’autres génération si j’ai la chance de le faire en avant. J’ai une revanche à prendre car cette Coupe du Monde qui reste un peu en travers de la gorge. Après pourquoi pas viser plus haut, les Jeux Olympiques de 2028 ?