L’événement a rassemblé d’un côté les jeunes espoirs féminins du CDFAS d’Eaubonne, qui a accueilli notamment Olivia Epoupa (56 sélections en équipe de France), Diandra Tchatchouang (67 sélections) et Sarah Michel (60 sélections), et de l’autre les jeunes espoirs masculins du CREPS de Châtenay-Malabry, qui a vu passer Evan Fournier (69 sélections), Mouhammadou Jaiteh (22 sélections) et Ali Traoré (56 sélections). Un rassemblement mis en valeur cette année par l’organisation d’un tournoi 3x3 mixte.
Outre la facilité d'organiser ce genre de tournoi, pour Philippe Caballo, Vice-Président de la Ligue Île-de-France, cela permet aux filles et aux garçons de se voir et de jouer ensemble. "C'est plus pour le plaisir que pour la performance", ajoute-t-il. Un plaisir qui se perçoit depuis les tribunes selon une mère venue assister au tournoi : "On voit que les jeunes se font plaisir".
Encore peu souvent organisés, les tournois mixtes montrent que ce n’est pas le genre qui dicte la qualité d’un match. "Le fait de jouer avec des filles ne change rien au jeu", nous témoigne un des polistes du CREPS. Même si, côté filles, l’avis est plus nuancé : "Au début, les garçons ont dû mal à nous passer le ballon mais, au fur et à mesure, ça va mieux.", nous confient deux jeunes joueuses du CDFAS.
Lancé il y a 18 ans, le Parrainage a fait venir des grandes figures du basket : Evan Fournier, Richard Dacoury, Makan Dioumassy, Laurent Sciarra, Hervé Dubuisson… Selon Philippe Caballo, cette démarche a été initiée pour inspirer les jeunes et c’est une bonne chose pour le Président de la Ligue, Christian Auger. "Depuis 2 ans, nous faisons un parrainage groupé des deux Pôles qui n’existait pas avant pour le Pôle Espoir féminin." raconte-t-il. Cette année, Johanna Tayeau et Moustapha Sonko sont nommés marraine et parrain, succédant ainsi à Alice Nayo et Lahaou Konaté.
"Je suis très honorée d’être marraine du Pôle féminin cette année." exprime Johanna Tayeau. Ancienne poliste du CDFAS d’Eaubonne de 2002 à 2004, elle y a remporté deux fois le titre de Championne de France UNSS et une fois celui de Vice-Championne de France des Ligues. "C’était des années exceptionnelles. Ici, on apprend beaucoup de valeurs et des principes que j’ai encore maintenant. Donc les filles, profitez-en !" adresse-t-elle à la promotion actuelle. Depuis, elle s’est bâti un beau palmarès en 5x5 (Championne de France NF1 en 2009, Championne de France LF2 en 2017…), avant de s’attaquer au 3x3 en rejoignant l’équipe de France avec qui elle a remporté la médaille d’or aux Jeux européens et la médaille de bronze au Championnat du monde. Elle nous raconte : "Avant, je ne connaissais pas du tout le 3x3. J’ai commencé à m’y intéresser car tout le monde en parlait. On faisait du 3x3 en club mais c’était pour travailler des systèmes, donc je n’étais pas familière avec les règles spécifiques du 3x3. C’est le fait d’avoir pratiqué cette discipline qui m’a beaucoup plu. C’est un jeu libre, très physique où on enchaine les actions."
Avant de s’illustrer brillamment en 5x5 (93 sélections en équipe de France 5x5, Champion de France en 1998, Vice-Champion Olympique en 2000…), Moustapha Sonko a fait partie de la première génération de 3x3 en France : "Le 3x3 était ma spécialité à l’époque. Dans les années 90, j’ai participé aux premiers tournois organisés en France. Le 3x3 avait beaucoup de succès à l’époque. C’était quelque chose que tout le monde pratiquait, surtout dans la région parisienne. Il y avait beaucoup de joueurs, de spécialistes du 3x3 qui, malheureusement, n’ont jamais eu la chance de pouvoir en bénéficier comme maintenant. C’est dommage car quand on voit les structures, les choses qui sont faites aujourd’hui pour le 3x3, nombreux sont ceux qui auraient pu faire carrière."
Michel Rat, ancien joueur de l’équipe de France (81 sélections, médaille de bronze au Championnat d’Europe en 1959…) et présent au Parrainage, se souvient également : "Dans les années 50-60, on jouait au 3x3 et beaucoup en mixte dans les clubs. C’était un moyen de faire la pré-saison. J’étais dans le Paris Université Club où on y jouait beaucoup."
Avec le devenir du 3x3 comme discipline olympique, la mixité se verra peut-être un jour sur les playgrounds internationaux. Mais avant, il faudra compter sur davantage d’initiative comme l’organisation de cet Open Start 3x3 mixte par la Ligue Île-de-France et les Pôles Espoirs d’Île-de-France.