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Tom Thuillier -  06/08/2025

Samantha Peytour : "Cette sélection, c’est une vraie fierté"


Après une campagne intense en Nations League, Samantha Peytour revient sur son parcours en Équipe de France U23. De ses débuts en Dordogne à sa première sélection internationale, la jeune intérieure retrace avec lucidité une aventure marquée par la progression collective, la découverte du très haut niveau, et une qualification décrochée au bout du suspense pour la Coupe du Monde. Entretien avec une joueuse discrète mais déterminée, bien décidée à continuer l’aventure en Bleu.

Pour ta première en Équipe de France tu as participé à l’ensemble des étapes de la Nations League et décrocher votre qualification pour la Coupe du Monde U23. Comment tu as vécu cette aventure, à la fois collectivement et personnellement ?

C’était une expérience très enrichissante. Collectivement, on a eu du mal à démarrer, surtout lors de l’étape en Roumanie où on a manqué un peu de réussite, notamment avec deux défaites contre l’Italie en finale mais on a beaucoup travaillé entre chaque stop, surtout avant la Hongrie, pour corriger les erreurs et gagner en cohésion. Et personnellement, c’était ma première sélection en Équipe de France, donc forcément, c’était un moment fort. Il y avait un mélange de fierté, de pression et d’excitation, surtout après avoir manqué les sélections les années précédentes.

Qu’est-ce que ça représente pour toi, cette première sélection ?

C’est une énorme fierté. Surtout après avoir manqué les opportunités les années précédentes. Porter le maillot de l’Équipe de France, ce n’est pas donné à tout le monde. Quand tu l’enfiles, tu te dis "Enfin !", tu te rends compte du chemin parcouru. Mes proches étaient très fiers aussi, ils m’ont soutenue tout au long de cette aventure, suivi tous les matchs, les stages. C’était vraiment important pour moi.

Raconte-nous un peu ton parcours vers le 3x3. Comment as-tu découvert cette discipline ?

J’ai commencé par un Open Plus quand j’étais encore au Limoges ABC, il y a trois ans. Ensuite, j’ai été appelée à des présélections en U21, mais je n’ai pas pu aller au bout à cause de pépins physiques. L’année suivante, j’ai été présélectionnée en U23, mais je n’ai pas été retenue. Et cette année, c’était enfin la bonne. C’est donc vraiment ma première expérience concrète en Équipe de France 3x3.

Le 3x3, c’est un rythme particulier. Comment tu t’es adaptée à ce format ?

Au début, ce n’est pas évident. Le premier match de la journée est toujours un peu dur, il faut se remettre dans le rythme, relancer le corps. Mais on finit par s’habituer. On apprend à bien gérer les temps de repos, les échauffements, et surtout à rester concentrée toute la journée. Ce n’est pas comme en 5x5 où tu joues un match et tu rentres. Là, il faut être prêt plusieurs fois dans la journée.

Le 3x3 c’est aussi jouer dans des lieux atypiques. Comment était les spots à Bucarest et Szolnok ?

Oui, c’était assez fou. En Roumanie, on jouait dans un centre commercial. Du coup, il y avait énormément de monde. Tous les gens qui faisaient leurs courses s’arrêtaient autour du terrain, il y avait de l’ambiance, c’était vivant. En Hongrie, c’était dans un cadre similaire, peut-être un peu moins fréquenté, sauf quand la Hongrie jouait. Mais dans l’ensemble, c’était une super atmosphère.

Tu aurais imaginé un jour jouer des tournois internationaux en Roumanie ou en Hongrie ?

Pas du tout. Sincèrement, vu d’où je viens et comment j’ai commencé le basket, je n’aurais jamais imaginé ça. J’ai commencé le basket en Dordogne, à Eyzerac puis je suis allée au Limoges ABC où j’ai fait mes classes en U18 avant d’évoluer en NF1 pendant quatre ans. Cette saison j’étais à Voiron, en Ligue Féminine 2. Donc non, c’est un parcours que je n’aurais jamais prévu.

À la veille du dernier stop, vous n’étiez pas encore qualifiées pour la Coupe du Monde et en ballottage défavorable derrière l’Italie. Comment vous avez abordé ce moment ?

On savait que ce dernier stop était décisif. Mais au lieu de se mettre la pression, on s’est dit qu’on allait simplement jouer comme on sait le faire. On est restées sereines, concentrées. On voulait gagner, on était déterminées, mais sans surjouer l’enjeu. Et ça a payé.

Sportivement vous avez disputé six étapes dans cette phase de conférence de la Nations League. Tu as senti une vraie différence dans le jeu de l’équipe entre le premier et le dernier match ?

Oui, clairement. Entre le premier match du premier stop et le dernier du sixième, il y avait une grosse évolution. On a appris à mieux se connaître, à se faire confiance. La connexion entre nous s’est renforcée au fil des jours. Sur le terrain, on arrivait plus facilement à se trouver. C’était flagrant. Et ça a fait la différence sur les derniers stops, surtout sur celui qui nous a permis de décrocher la qualification pour la Coupe du Monde.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Pour ta première en Bleu tu as pu bénéficier de l’expérience de joueuses plus expérimentées ?

Oui, totalement. Des filles comme Vaciana (Gomis) ou Louise (Bussiere) par exemple m’ont beaucoup aidé. Elles m’ont conseillé sur le terrain, mais aussi en dehors. Elles ont de l’expérience en 3x3, certaines ont même joué la Coupe du Monde, donc forcément, elles nous ont transmis des choses précieuses.

Vous avez partagé cette expérience avec le collectif masculin qui n’est malheureusement pas parvenu à se qualifier. Comment as-tu vécu cette vie de groupe ?

Franchement, l’ambiance était super. On ne se connaissait pas toutes au départ, mais au fur et à mesure, on est devenues très soudées. Le fait de partager tous les déplacements, les entraînements, les journées avec les garçons aussi, ça crée un vrai collectif. Et même si leur parcours a été plus compliqué, on était toujours là pour les soutenir, comme ils l’étaient pour nous. Ça crée des liens.

Le 3x3, c’est un format où la coach ne peut pas intervenir pendant le match. Comment vous gérez ça entre vous ?

On communique beaucoup. Dès qu’il y a un temps mort ou une pause, on échange, on ajuste. Et même pendant le jeu, on se comprend vite. Si quelque chose ne va pas, tout le monde le sent rapidement. C’est très instinctif.

Quels sont tes objectifs à venir, en 5x5 comme en 3x3 ?

Mon objectif principal c’est de jouer un jour en Ligue Féminine un jour. Et pour le 3x3, j’aimerais continuer aussi. Participer à la Superleague, l’Open de France… J’aime beaucoup ce format, c’est intense mais très formateur. C’est une super façon de passer l’été, même si ce n’est pas vraiment reposant. Ça m’apporte beaucoup, et c’est très complémentaire avec le 5x5. Je me sens prête pour la reprise de la saison, et je travaille des aspects que je ne développe pas forcément dans le jeu traditionnel.