
UNE PRÉPARATION INTENSE MALGRÉ DES MOYENS LIMITÉS
Depuis le mois de janvier, les joueurs s’entraînent entre cinq et six fois par semaine, un rythme soutenu qui illustre la volonté de franchir un nouveau palier « ce cycle de préparation nous a permis d’avoir un vivier actif et de sélectionner les quatre joueurs les plus performants pour l’Asia Cup », explique l’entraineur Stéphane Saminadin. Chaque session a été pensée pour développer la cohésion, renforcer les automatismes propres au format 3x3 et affûter la condition physique des joueurs, dans une discipline où l’intensité est permanente. Malgré un manque de moyens financiers, la sélection a su s’adapter. Faute de pouvoir multiplier les oppositions à l’extérieur, le groupe s’est concentré sur un travail en interne rigoureux. « On n’a pas pu se permettre d’aller chercher de la confrontation hors territoire, mais on a eu la chance d’accueillir la semaine dernière quatre joueurs de Tahiti, ce qui nous a permis de nous jauger et de simuler un contexte compétitif », détaille le coach. Cette approche pragmatique illustre les défis quotidiens d’une équipe insulaire qui doit composer avec la distance et les coûts, mais qui refuse de se chercher des excuses. Pour cette nouvelle aventure, l’effectif aligne un savant mélange d’expérience et de jeunesse. Déjà présents en 2023, Joan Delaunay-Belleville et Sefo Fenuafanote seront de nouveau de la partie à Singapour. À leurs côtés, Raymond Weber, spécialiste du 5x5, apportera son vécu tandis que le jeune espoir Ethaniel Fenuafanote découvrira la scène internationale pour la première fois.
OBJECTIF : BOUSCULER LES GRANDES NATIONS ASIATIQUES
Pour cette deuxième participation, l’ambition est claire : faire mieux qu’en 2023. Si la victoire contre les Samoa reste gravée dans l’histoire du basket calédonien, l’équipe veut désormais rivaliser avec des nations majeures. « Le premier match face à la Thaïlande, qui jouait contre la France il y a quinze jours à la Champions Cup, va donner le ton » explique le coach. « On veut accrocher un gros, prouver qu’on peut se frotter à des pays de plusieurs millions d’habitants ». La perspective de franchir le cap des qualifications alimente les rêves calédoniens « on sait que ce sera dur, on est des amateurs face à des pros, mais on s’est préparé pour ça. C’est la concrétisation de deux ans de travail après les Jeux du Pacifique où on a décroché le bronze » », poursuit Saminadin. Petit Poucet de la compétition, la Nouvelle-Calédonie entend jouer sa carte à fond : « On est petits, on ne ressemble pas à une équipe de basket, mais on veut surprendre », sourit Saminadin. « Notre force, c’est d’être sous-estimés. À nous de montrer qu’on sait jouer ».
LE 3X3, UN LEVIER DE DÉVELOPPEMENT POUR LA DISCIPLINE EN CALÉDONIE
Au-delà de l’événement, cette qualification s’inscrit dans un projet de structuration et de développement du 3x3 sur le territoire calédonien, porté avec détermination par la ligue et son responsable. Depuis plusieurs années, la sélection multiplie les déplacements vers l’Australie et la Nouvelle-Zélande, deux voisins à la fois géographiquement proches et sportivement bien installés sur la scène 3x3. « Ces confrontations nous permettent de progresser et d’accumuler de l’expérience indispensable. Et surtout, elles génèrent un vrai engouement en Calédonie », souligne Saminadin. Preuve de cette dynamique, la Nouvelle-Calédonie a récemment aligné une équipe lors des Jeux du Pacifique, décrochant une médaille de bronze. Mais l’ambition ne s’arrête pas là : un nouveau défi se profile avec la génération U23, en pleine préparation pour les mini-jeux du Pacifique en juin, et surtout la qualification à la Coupe du Monde U23 dans la zone Pacifique. « C’est un gros enjeu pour nous. Cette équipe U23 représente l’avenir du 3x3 calédonien. Ils viennent de réussir leur tournoi qualificatif dans la zone Océanie, et on attend encore le feu vert de la Fédération pour valider leur participation au mondial », détaille le coach. Si cette qualification venait à se confirmer, ce serait une étape majeure pour la Nouvelle-Calédonie, offrant une visibilité internationale à ses jeunes talents et solidifiant un peu plus la place du territoire sur la carte du 3x3 mondial. « Le 3x3 est en plein boom chez nous. Même à l’entraînement, on est 20 à 23 joueurs, et on commence à recevoir des sollicitations d’équipes étrangères. L’idée, c’est aussi de faire évoluer notre tournoi local en fin d’année vers un format international, voire un Lite Quest », conclut Saminadin, bien décidé à ancrer la Calédonie comme un acteur reconnu du basket 3x3 dans la région Pacifique.
UN PROJET EN CONSTRUCTION CÔTE FÉMININ
Si la sélection masculine poursuit son aventure en qualifications de l’Asia Cup, l’absence de la Nouvelle-Calédonie dans le tableau féminin n’est pas passée inaperçue. Un choix assumé par Stéphane Saminadin, désormais responsable du 3x3 pour les deux sections, hommes et femmes. « Lors de notre première participation féminine à l’Asia Cup, on s’est vite rendu compte que le niveau était très élevé, peut-être trop pour nous à ce stade de développement », explique le coach. Au-delà des considérations sportives, l’aspect financier a également pesé dans la balance. « Ce genre de déplacement coûte cher. Plutôt que d’exposer nos filles à des défaites lourdes sans vraie marge de progression immédiate, on préfère investir sur des compétitions plus accessibles et formatrices », détaille Saminadin. La stratégie est claire : renforcer l’expérience des joueuses en les envoyant sur des tournois en Australie, où le niveau est déjà relevé mais plus adapté à leur courbe de progression. « Les filles s’entraînent autant que les garçons, elles sont là à chaque session. On prépare déjà un déplacement avec deux équipes féminines sur un tournoi australien prochainement. L’objectif, c’est qu’elles s’aguerrissent et qu’on revienne en Asia Cup dans deux ou trois ans, mais avec de vraies chances d’exister sportivement. »
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