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Edgard Wittrant / FFBB -  30/09/2024

Retour sur l’Open de France, dans la peau de Sacha Duthu !


Organisateur, manager, entraîneur et même joueur au sein de « Pau 3x3 », Sacha Duthu est un acteur incontournable de la Superleague / Juniorleague, et du paysage 3x3 en France. Originaire de Pau, dans le Sud-Ouest, il revient sur cet événement national avec son œil d’expert.

Bonjour Sacha, pour commencer, comment s'est passé ton Open de France ?

« C’était la première fois que je participais à l’Open de France en tant que joueur. Je n’étais pas censé être sûr le terrain avec l'équipe « Pau 3x3 » parce que j'entraîne et je manage habituellement. La date et la disponibilité des joueurs ont fait que j’ai pris cette place. Donc un peu inédit comme situation ! »

Le quart de finale était-il l’objectif de « Pau 3x3 » ?

« Oui à minima, évidemment d’un point de vue sportif tu tombes sur des matchs couperets qui te permettent d'avancer, mais il y a aussi un aspect logistique à prendre en compte. En passant les poules, nos nuits sont prises en compte jusqu'au samedi et on n'a pas besoin de changer nos billets de train.  Surtout, nous sommes dans le tableau final et c’est là que tout peut arriver. »

Comment s'est passée la saison Superleague pour Pau 3x3 chez les garçons et les filles ?

« En termes de résultats, c'est positif parce que les garçons ont fait 3 demi-finales et on gagne celui à domicile. Avec les filles, on gagne le premier Open Plus de l'histoire de l'équipe, qui plus est, également à domicile ! Pour nous, la saison s'est un peu arrêtée à Pau à ce moment-là et on a repris sur l'Open de France qui était 2 mois après. C’était un peu particulier au niveau de la dynamique avec cette longue coupure liée aux Jeux Olympiques. 

On a moins joué que les autres années parce qu’en un week-end, on avait fait la moitié de notre saison en faisant les Opens Plus du Pouliguen et du Mans. C'était aussi une volonté de ne pas faire plus de 5 Opens Plus car ça demande du temps et de l’argent. Le plus important est d’être dans les 14 premiers au ranking de la Superleague pour se qualifier à l’Open de France. »

Qu’est-ce que ça t’a fait de devenir joueur sur l’Open de France ? Tu avais quand même un rôle de coach ?

« Avant tout, je reste coach manager, c'est moi qui me suis occupé de prendre les billets de train, de savoir comment on allait s’entraîner sur place et de toute la logistique. Même si dans le fonctionnement je prends aussi l’avis de mes joueurs avant de valider une idée, ce n’est pas du management descendant.

Là ce qui était inédit, c'est que je pouvais coacher durant les matchs. Au lieu de devoir me taire et de juste encourager, je pouvais faire mon coaching sans menace d'une faute technique. Au début, j’y suis un peu allé à reculons car je sais que je n’ai pas le niveau pour pouvoir être vraiment compétitif sur un tournoi comme ça. Initialement, je me suis mis dans cette posture, et puis au final, j'ai pris le parti de me dire que je ne rejouerai pas un tournoi comme ça dans ma vie. Je me suis dit : j'y suis, faut que je fasse de mon mieux et que j'aide surtout l'équipe. Donc j’ai pris le problème dans l'autre sens en me disant que dans tous les cas il valait mieux ne pas avoir de regret et se donner à fond. »

Est-ce que cette expérience te permet de mieux te rendre compte de la situation des joueurs lorsque tu es organisateur de tournoi ou coach ?

« Pas vraiment en tant qu’organisateur, mais oui en tant qu’entraîneur, car même si je joue le reste de l'année en 3x3 avec l’équipe 2, ce n’est pas la même intensité et ce n’est pas le même niveau de compétition. Ça me permet de vraiment me rendre compte de ce que demande ce niveau-là et d’y être plus fidèle, techniquement, tactiquement et physiquement.

Je considère que tu auras plus de sensations et que tu comprendras mieux la discipline que quelqu'un qui ne joue pas. Cela est valable pour tous les gens qui entourent les joueurs : les refs, les marqueurs, les entraîneurs mais aussi les organisateurs ; au moins tu comprends la discipline et tu connais son exigence. »

 

Parle-nous de l’Open Plus de Pau, et plus particulièrement cette année où vous avez eu des bons résultats sportifs avec 3 victoires de Pau 3x3 sur 4 catégories possibles (Juniorleague et Superleague).

« L’Open Plus de Pau a été lancé l'année du COVID, on était dehors et il a plu mais le fait d'avoir gagné avec les garçons sur la première édition a permis de conclure en beauté tout le travail qui avait été effectué par le club, les bénévoles et de pérenniser l’événement les années suivantes.

Cette année, c'était un tournoi un peu inédit avec les 4 catégories dans la même journée (Open Plus Juniorleague et Superleague) pour la 4ème édition, et c'était la 2eme fois qu'on le faisait au parc des expos. On savait que nous étions favoris dans 2 voire 3 tableaux, donc il fallait assurer et ne pas passer à côté de l'objectif.

C'est vrai que ça a été une longue journée, mais l'organisation a pris de l'ampleur et nous étions suffisamment staffés pour couvrir une telle amplitude. Finir avec les filles et les garçons qui gagnent, c'est la validation du double projet qui permet à nos équipes et à notre club d'exister tant sur le côté compétition que sur le côté pratique. »

Quelles sont les prévisions pour 2025 ?

« L'ambition, à minima, est de repartir sur le même format au parc des expositions. Le but est de montrer qu’il n’y a pas que le côté compétition mais de faire en sorte qu’un maximum de personnes passent sur les terrains dans la semaine. Que ça soit les scolaires, les étudiants, les entreprises ou le basket santé avec des personnes âgées.

L'Open Plus c'est le produit « premium » de la semaine mais ça ne bénéficie qu'à une poignée de personnes, alors que le reste de la semaine, c'est un événement qui est fait avant tout pour les Paloises et les Palois.

L’ambition du club est d'arriver à organiser des événements de qualité et que les gens puissent être à la fois des acteurs sur les terrains, mais aussi des spectateurs qui bénéficient de tournois et de compétitions qu’ils n’ont pas souvent l'occasion de voir. »

Revenons sur Lucas Dubesset qui a participé à la Coupe du monde cet été avec les U18. Est-ce que vous mettez aussi en avant la formation au sein du club ?

« On a d’un côté le développement des compétitions mais on a aussi le côté développement de la pratique et cela passe par le développement des joueurs amatrices et amateurs au niveau du territoire. Avant Lucas, il y eu Enzo Shahrvin et Fabio Milanese qui auraient dû faire la Coupe du monde en 2021 mais à cause du COVID, ça avait été annulé. C’est finalement Rudy Ekwakwe qui a été le premier joueur de Pau 3x3 à jouer une Coupe du Monde et en plus à la gagner en 2022 !

Depuis le lancement du projet, on a régulièrement des jeunes joueurs issus du centre de formation (Elan Béarnais Pau-Lacq-Orthez) qui représentent le club dans les équipes de France.

Lucas a commencé jeune puisqu’il a fait 3 années en U18 (Juniorleague) avec un Open de France en prime (Rennes en 2023). C’est d’ailleurs grâce à cet événement qu’il a été repéré par le staff français pour faire les premières détections nationales. Il a le profil parfait pour la discipline, c'est un joueur altruiste et qui sait jouer sans le ballon. Le 3x3 lui permet de vraiment s'exprimer encore plus qu’au 5x5, parce qu’il a des qualités qui sont propres à cette discipline.

Evidemment nous sommes très contents pour lui et du résultat (3ème place) parce que cela valide notre politique de formation, mais aussi le fait que ces joueurs-là peuvent ensuite basculer sur l'équipe sénior. Le projet est viable parce qu’on a des jeunes joueurs qui permettent d'alimenter l'équipe pour le futur. »

Merci Sacha pour le temps accordé et félicitations pour cette belle saison 3x3 !

Tu habites aux alentours de Pau et tu souhaites découvrir le 3x3 ? N’hésite pas à contacter le club de Pau 3x3. Peut-être que dans quelques années, tu auras fait ta place pour jouer à l’Open de France !

Informations : contact@pau3x3.com