"Je pensais qu’on serait très vite dans le top 6 mondial", concède Franck Séguéla. "Et donc j’ai eu une période très compliquée quand on descendait dans les classements. Et nous ne sommes toujours pas dans ce que j’avais imaginé. Mais il y a de la marge et des places à aller chercher. Avant le Masters de Wuxi nous étions 15e ou 16e équipe mondiale. Par rapport à notre niveau et tout le travail produit c’était quelque chose que je vivais très mal. Être aussi loin du top 10 mondial, ce n’était pas logique. Très peu d’équipes ont gagné des Masters. On a battu Bowser le monstre de fin de niveau, et avec la manière." Aujourd’hui 13e au ranking mondial, 3x3 Paris est qualifiée pour la finale mondial du circuit FIBA 3X3 et se rapproche un peu plus de l’objectif imaginé par Franck Séguéla.
Compétitifs sur les Challengers tout au long de la saison, vainqueur à Bordeaux, 3x3 Paris a particulièrement souffert sur les Masters, limitant ainsi son ascension au classement mondial. "Sur les Masters qui rapportent le plus de points, on se plantait. Il y avait une forme de doutes parce qu’on ne marquait pas assez de points par rapport aux équipes devant nous", explique Vincent Fauché. Une phase d’apprentissage sans doute nécessaire pour des joueurs qui ont quitté assez récemment un environnement très éloigné de ce qu’ils ont découvert. "Dans les clubs 5x5 tu es pris en charge et tu as moins de responsabilités. Là quand tu passes 10 jours à la maison, tu dois respecter les séances. Si tu ne te prends pas en main…", avance Jules Rambaut. "Apprivoiser le mode de vie, prendre soin de son corps, la récupération. C’est ça la professionnalisation", ajoute Karim Souchu qui place le point de bascule dans l’aventure de 3x3 Paris au Masters d’Amsterdam début octobre : "C’est le tournoi qui a tout changé. On se fait sortir sur deux buzzers. Nous étions très touchés. On a fait des entretiens individuels et derrière on a fait de bons résultats."
24 tournois entre février et novembre. 14 pays visités. Des dizaines de milliers de kilomètres parcourus et des heures incalculables passées entre les aéroports, les hôtels et les avions. "Je n’ai plus de place dans mon passeport avec des tampons dans tous les sens. Et moi je n’en avais pas beaucoup, c’est génial. Ça a dépassé tout ce que j’imaginais", rigole Vincent Fauché qui a dû longtemps lutter contre les effets des décalages horaires sur l’organisme. "Depuis tout petit je peux avoir du mal à dormir. Je suis dans mon lit à me poser des questions. En Thaïlande, pour mon premier voyage en Asie, j’ai dormi deux heures par nuit pendant quatre nuits." Désormais l’ancien espoir de Limoges s’endort comme un bébé dans le bus et a appris à gérer des déplacements parfois problématiques. L’enchaînement du trajet Paris-Séoul-Oulan Bator pour deux jours en Mongolie avant d’enchaîner un Oulan Bator-Séoul-Paris-Québec ou un road trip débuté le 15 septembre et terminé le 17 octobre ont ainsi marqué les esprits… et les corps. "Tu ne peux pas l’imaginer avant de l’avoir vécu", souffle Jules Rambaut, qui savoure en revanche la différence d’approche entre 5x5 et 3x3. "Au 5x5 tu arrives dans un pays, tu vas de l’hôtel à la salle. Dodo. Repas. Pas une sortie. Au 3x3 c’est plus ouvert d’esprit. On peut bouger, visiter. C’est une aventure humaine qui est folle, dans des pays que je n’ai jamais eu la chance de découvrir. La plus-value est énorme. Après il ne faut pas se perdre. Mais nous sommes très sérieux et très bien encadrés. Simplement il y a des temps pour s’évader." La découverte de la Corée du Sud ou les plages paradisiaques du Porto-Rico auront ainsi recueillis quelques suffrages chez les joueurs.
Si cette saison était la deuxième pour 3x3 Paris, c’est en revanche la première fois que l’équipe a pu se préparer en amont pour les rigueurs de la discipline. A l’été 2022, les joueurs avaient pris le train du World Tour en marche, passant de leur club 5x5 à une nouvelle aventure. Cette fois, le staff a pu mettre en place une programmation physique adaptée entre janvier et mars avant de pleinement se lancer sur le circuit. L’ancien décathlonien Laurent Hernu s’est chargé d’un travail de fond indispensable. "Au Masters de Wuxi nous étions au-dessus physiquement. C’est la première fois que l’on ressent ça. La préparation de près de deux mois a payé", souligne Karim Souchu. "Désormais on peut mettre une intensité physique qui n’a plus rien à voir avec ce que nous faisions l’an passé. Ensuite dans le jeu on a appris les quelques vices qui nous donnent des paniers faciles. Au début de l’année nous avions peu de tournois et nous avons beaucoup évolué", estime de son côté Vincent Fauché.
A l’arrivée, tous les efforts et le travail effectué ont fini par payer. Désormais qualifiés pour la finale mondiale du World Tour à Jeddah, les hommes de Karim Souchu, ont toutes les cartes en main pour continuer de s’affirmer au plus haut niveau de la scène internationale 3x3. Il faudra d’abord sortir victorieux du Q draw qui les opposera à deux équipes bien connues des Parisiens : l’équipe portoricaine de San Juan et l’équipe locale de Jeddah, emmenée par son duo de Français Kévin Corre-Dominique Gentil.
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